Il y a presque un an, la société de livraison de repas Deliveroo avait annoncé avoir réalisé une levée de fonds de 575 millions de dollar auprès d’Amazon… Une opération qui avait été mise en suspend par Amazon en juillet 2019 suite à une enquête de la Competition and Markets Authority (CMA) qui estimait à nouveau en décembre 2019 que l’opération pourrait entraîner « une baisse importante de la concurrence » dans le marché en pleine croissance de la livraison de repas au Royaume-Uni, soupçonnant une fusion déguisée selon Les Echos… Mais c’était sans compter sur l’épidémie de Covid-19 qui a brutalement mis un coup de frein monstrueux aux vélos des livreurs de la start-up.
Deliveroo en danger : Amazon à la rescousse
En grand besoin de liquidités du fait de la suspension partielle de ses activités, le spécialiste de la livraison de repas à domicile a tiré la sonnette d’alarme et poussé l’autorité britannique de la concurrence à revoir sa décision en lui signifiant que « sans investissement supplémentaire […] qui n’est actuellement disponible que de manière réaliste par Amazon, il est clair que Deliveroo ne sera pas en mesure de respecter ses engagements financiers et devra quitter le marché ».
Un argument qui a fait mouche auprès de l’autorité britannique qui, sans donner son feu vert définitif, a déclaré à l’agence de presse Reuters que « ces circonstances sans précédent font que nous avons réévalué l’objet de cette enquête, réagi rapidement à l’impact du coronavirus et décidé de ce que cela signifiait pour les entreprises impliquées et les consommateurs ».
Stuart McIntosh, président du groupe d’enquête de la CMA, a même reconnu que « la pandémie de coronavirus a un impact négatif significatif sur les activités de Deliveroo » à même de la mettre sérieusement en difficulté.
« Nous sommes déterminés à réaliser cet investissement », a déclaré Amazon dans un communiqué.
Amazon redonne le sourire à Deliveroo
« Nous sommes déterminés à réaliser cet investissement », a déclaré Amazon dans un communiqué. « Notre investissement bénéficiera à la fois aux consommateurs du service Deliveroo et à ses partenaires de restauration, de petites entreprises. » De son côté, la porte-parole de Deliveroo s’est dite ravie de la décision de l’autorité de régulation, considérant que « cet investissement [les aiderait] à surmonter les défis immédiats et à long terme ».
L’intérêt de l’entreprise de Jeff Bezos pour le secteur de la livraison de repas à domicile n’est pas nouveau puisqu’elle avait lancé Amazon Restaurants en 2015 qui permettait aux membre Prime Now de passer commande en ligne et de se faire livrer des repas dans plus de 20 villes américaines. Une activité abandonnée en juin dernier, peu après l’annonce de sa montée au capital de Deliveroo, qui aurait permis au leader mondial du e-commerce de renforcer sa position et, pourquoi pas, de proposer un service innovant sur son assistante vocale…
« Alexa, commande des sushis »
En tant qu’inconditionnels d’Alexa, nous voyons là une formidable opportunité pour Amazon de nous proposer de nouveaux services via son assistante vocale. En effet, si la commande de produits est d’ores et déjà possible, les achats vocaux sur Alexa sont encore clairement anecdotiques. Il faut avouer que, s’il est facile de commande des produits « Pantry » via son Echo Show par exemple, cela n’est pas vrai pour tout.
Commander un repas sur une skill Deliveroo, néanmoins, semble bien plus naturel et beaucoup moins disruptif tant nous avons déjà pour habitude de le faire par téléphone. Alexa serait donc, à n’en pas douter, une alliée précieuse et innovante pour Deliveroo qui ne devrait pas manquer de créer de nombreuses synergies avec son nouvel investisseur pour redresser rapidement la barre et renouer avec la croissance.
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