Il y a presque deux mois, Amazon a dévoilé Alexa+, la nouvelle génération de son assistante vocale alimentée par l’intelligence artificielle générative. Derrière ces mots, qui vous sont désormais familiers, se cache en réalité une architecture bien plus complexe que celle des chatbots que vous connaissez. En effet, Alexa+ est en quelque sorte un chef d’orchestre qui fait appel à différents types d’IA en fonction de nos besoins. Voyons un peu les défis qu’a dû relever Amazon pour y parvenir.
Alexa+ : une architecture repensée de A à Z
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les équipes d’Amazon ne se sont pas contentées de greffer une intelligence artificielle générative à Alexa. Pour développer cette nouvelle génération, elles ont dû repenser leur assistante de fond en comble et concevoir une nouvelle architecture capable de connecter et articuler plusieurs grands modèles de langage (LLM), des agents d’IA, des centaines de services et des dizaines de milliers d’appareils.
En effet, si les LLM excellent pour faire la conversation ou répondre à des questions diverses et variées, ils ne prennent pas en charge les API qui sont pourtant essentielles pour accomplir des tâches concrètes. Ils ne peuvent donc pas allumer une lumière, lancer un aspirateur robot, passer des commandes en ligne ou encore réserver une table au restaurant. C’est pourquoi Amazon a développé une architecture permettant à ces LLM d’utiliser des services du quotidien tels que OpenTable, Tripadvisor, Ticketmaster, Uber, Yelp, Apple Music, Spotify, Prime Video, Netflix, Disney+, Max… Côté domotique, Alexa+ prendra nativement en charge la nouvelle norme universelle Matter et des appareils de grandes marques comme Philips Hue, Ring, Roborock, et bien d’autres.
Les LLM étant capables de comprendre des demandes complexes à multiples facettes, les développeurs ont également fait en sorte qu’ils puissent enchaîner plusieurs appels aux API à la suite, ce qui est plus compliqué qu’il n’y paraît. Lors de sa présentation du 26 février dernier, Panos Panay, vice-président en charge des appareils Amazon, en a fait la démonstration en demandant à Alexa+ de l’aider à réserver une table pour deux dans son restaurant préféré puis de partager cette invitation. L’assistante a non seulement effectué cette réservation seule, mais également envoyé un SMS à son invité. Un bon exemple de ce qu’il sera prochainement possible de faire à l’aide de vos appareils Amazon Echo.
Des informations précises et en temps réel
Nous l’avons régulièrement évoqué ces dernières années, l’un des problèmes majeurs avec les chatbots est leur tendance à fournir des réponses variables, voire carrément erronées. On appelle cela des hallucinations de l’IA. Le souci, c’est qu’on ne peut pas totalement les éliminer car elles sont parfois très difficiles à détecter. En effet, les grands modèles de langage (LLM) ne réfléchissent pas, ils fournissent la réponse la plus plausible, même si elle est fausse. Vous comprendrez donc la nécessité de fournir des informations fiables aux IA.
Pour pallier cela, Amazon a mis en place des systèmes permettant à Alexa+ d’utiliser des techniques d’ancrage lors de ses réponses aux questions des utilisateurs, et a noué des partenariats avec des sources d’information de renom, telles que l’Associated Press, Reuters, The Washington Post, TIME, Business Insider, et plus de 200 autres médias. Cela permettra à notre assistante d’avoir accès à des informations précises et actualisées en temps réel, mais également de développer ses connaissances avec le temps en apprenant constamment de nouvelles choses.
Alexa+ utilise un porfolio de modèles d’IA
Comme nous l’avions déjà évoqué en janvier, Amazon a confirmé avoir choisi le modèle Claude d’Anthropic pour gérer la plupart des tâches complexes, mais ce ne sera pas le seul LLM utilisé. L’entreprise se dit « agnostique » en la matière et n’entend pas favoriser un modèle plus qu’autre, mais utiliser le mieux adapté à la tâche à accomplir. Autrement dit, Alexa+ pourra faire appel à un porfolio de modèles d’IA en fonction de ses besoins. Cela lui permettra d’être plus efficiente, mais aussi plus rapide…
Vous le savez, la rapidité de réponse est cruciale lorsqu’on utilise un assistant vocal, c’est d’ailleurs ce qui a longtemps différencié Alexa de ses concurrents et lui a permis de devenir une référence en domotique. Pour conserver cette faible latence, Amazon a développé un système de routage sophistiqué utilisant des modèles avancés issus d’Amazon Bedrock, notamment Amazon Nova et Anthropic Claude, qui associe instantanément chaque requête au modèle le plus approprié, équilibrant ainsi précision et rapidité pour une interaction fluide.
Une assistante proactive avec les agents d’IA
En plus des API et des LLM que nous venons d’évoquer, Alexa+ est également dotée d’agents d’IA. Quèsaco ? Ce sont des programmes autonomes capables de prendre des décisions et d’agir pour atteindre un objectif. Ils peuvent interagir avec des logiciels, des bases de données, ou même avec le monde réel (via des capteurs/robots). Alexa pourra faire appel à eux pour naviguer dans le monde numérique comme le ferait une personne. Concrètement, cela lui permettra de planifier des événements, de gérer nos appareils domestiques intelligents, ou encore de nous fournir des recommandations vraiment personnalisées. Nous pourrons même lui demander de naviguer sur un site web et d’effectuer une tâche à notre place !
Alexa conservera sa personnalité
Lors de l’annonce d’Alexa+, certains utilisateurs ont exprimé la crainte de perdre l’assistante qu’ils connaissaient. « Je ne veux pas d’une nouvelle Alexa, je l’aime comme elle est », nous confiait ainsi une membre de notre groupe Facebook. Rassurez-vous, Amazon en a bien conscience et a conservé les grands traits de sa personnalité.
« Dès le début, nous avons conçu notre assistant IA pour qu’il soit intelligent, attentionné, empathique et inclusif, et qu’il ait le sens de l’humour. Nous optimisons donc chaque modèle intégré à notre architecture pour nous assurer qu’il reflète la personnalité d’Alexa. » explique le géant américain sur son blog. « Nous souhaitons également qu’Alexa+ évolue avec les clients, afin de personnaliser l’expérience en fonction des éléments que vous souhaitez qu’Alexa mémorise, comme vos artistes de musique préférés, les livres que vous souhaitez lire ou les types de plats que vous n’aimez pas. »
En résumé, plus vous utiliserez Alexa+, plus votre expérience s’améliorera, plus vous aimerez votre assistante vocale ! On a déjà hâte d’y être, pas vous ?
Les appareils Echo compatibles Alexa+
Beaucoup d’utilisateurs se sont également inquiétés de savoir si leurs « vieux » appareils seraient compatibles. Rassurez-vous, presque tous les appareils Amazon Echo seront compatibles avec Alexa+. Les modèles trop anciens n’ont pas été commercialisés en Europe, à l’exception d’Echo Spot 1ère génération et Echo Show 2ème génération. Si vous les possédez, vous pourrez continuer de les utiliser avec la version actuelle. A moins que vous ne préfériez acquérir un nouveau modèle en promo ? Ça tombe bien, ce n’est pas ce qui manque cette semaine !
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