Les régulateurs de l’Union européenne ont récemment ouvert une enquête officielle sur l’acquisition d’iRobot par Amazon. Selon une dépêche AFP, Amazon aurait proposé 1,7 milliard de dollars pour acquérir iRobot, l’entreprise derrière le célèbre aspirateur robot Roomba.
L’Union européenne enquête sur le rachat d’iRobot par Amazon
Dans un communiqué de presse, la Commission européenne a exprimé ses inquiétudes quant à la possibilité que cette transaction restreigne la concurrence sur le marché des aspirateurs robots (RVC) et renforce la position d’Amazon en tant que fournisseur de services de vente en ligne. Margrethe Vestager, la commissaire en charge de la concurrence, y explique les inquiétudes de Bruxelles.
Une position que réfute Amazon par la voix d’Alexandra Miller, une porte-parole de l’entreprise, qui a fait part des intentions de l’entreprise de collaborer avec la Commission européenne tout au long de ce processus et précisé que cette acquisition n’a pour seul but que d’accélérer l’innovation, de développer des fonctionnalités essentielles et de réduire les prix pour les consommateurs.
L’examen de la Commission européenne portera également sur la manière dont l’accès aux données des utilisateurs d’iRobot pourrait donner à Amazon un avantage concurrentiel sur le marché de la vente en ligne et les services de publicité associés, ainsi que sur d’autres marchés liés aux données.
Après Ring, Blink et eero, iRobot ?
Après Ring, Blink, et plus récemment Eero, iRobot serait la quatrième acquisition d’Amazon sur le marché de la maison connectée. Un rachat d’envergure, l’entreprise étant encore leader du secteur, mais qui n’a rien d’étonnant quand on sait que le géant de Seattle travaille depuis plusieurs années déjà sur un concept qu’elle nomme « Ambient Intelligence », une intelligence d’ambiance destinée à rendre enfin intelligente notre domotique avec, évidemment, son assistante vocale Alexa et son robot domestique Astro en chefs d’orchestre.
En effet, si l’acquisition d’iRobot suscite des interrogations sur une prétendue volonté d’Amazon de cartographier les maisons et les habitudes des clients à l’aide des capteurs de Roomba, elle pourrait être bien plus que ça pour l’entreprise et son robot domestique. Amazon Astro utilise déjà de nombreux capteurs pour ses systèmes de cartographie et localisation simultanées (SLAM) et peut cartographier en 3D son environnement, mais l’acquisition du savoir-faire comme des nombreux brevets d’iRobot en matière de robotique serait un plus indéniable pour l’entreprise qui entend bien être la première entreprise à démocratiser les robots domestiques.
L’objectif d’Amazon ne semble pas tant de verrouiller le marché déjà très concurrentiel des robots aspirateurs, mais de s’imposer comme leader sur celui balbutiant des robots domestiques. Un marché d’avenir à l’heure où l’intelligence artificielle commence à s’immiscer dans nos maisons. L’acquisition d’iRobot par Amazon a d’ailleurs déjà été approuvée par la Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité britannique de la concurrence. Selon la CMA, cet accord ne soulève pas de problèmes de concurrence au Royaume-Uni, car iRobot a plusieurs concurrents importants dans ce domaine tels que Roborock ou Ecovacs, et le marché relativement modeste des aspirateurs robots sur le sol britannique ne devrait pas connaître de croissance significative.
De l’autre côté de l’Atlantique aussi, la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis examine le projet d’acquisition d’iRobot par Amazon. L’année dernière, le Wall Street Journal avait rapporté que la FTC avait demandé aux deux sociétés de fournir des documents justificatifs de l’accord, mais l’enquête se concentrerait davantage sur la concurrence que sur les problèmes de confidentialité, une spécialité européenne. La Commission européenne devrait se prononcer d’ici le 15 novembre 2023.