Amazon a annoncé, il y a quelques jours, avoir ouvert un programme de création de skills Alexa à visée médicale. Réservé à des développeurs triés sur le volet et respectant le HIPPA (Health Insurance Portability and Accountability Act), ce programme ouvre la possibilité aux entreprises invitées d’utiliser l’assistante vocale tout en respectant les logiques contraintes relatives à la collecte et aux traitements des données de santé.
Autrement dit, des patients pourront désormais demander à Alexa de prendre pour eux un rendez-vous chez le médecin, de lire leur ordonnance et les instructions des praticiens, ou encore de suivre leurs commandes de médicaments.
Mais, concrètement, que pourra donc faire Alexa? Des skills de ce type finiront-elles par arriver en France?
Alexa : des skills médicales conformes aux réglementations
C’est officiel, Amazon a obtenu la certification HIPPA aux États-Unis et peut désormais proposer des skills de santé sur Alexa. Un préalable nécessaire pour que cette dernière puisse collecter et traiter des données aussi sensibles que celles concernant notre santé. Une certification qui n’engage cependant pas que le géant du e-commerce, puisque ses partenaires doivent également y satisfaire et montrer pattes blanches aux autorités de santé.
Six partenaires préalablement sélectionnés ont ainsi commencé à travailler sur la question avec Amazon et proposent d’ores et déjà des skills médicales :
- Cigna Health Today propose donc une assistance à la remise en forme,
- Children’s Ehanced Recovery After Surgery permet aux enfants et à leurs parents de suivre toutes les informations nécessaires au suivi post-opératoire suite à une intervention à l’hôpital pédiatrique de Boston,
- Express Scripts a développé une skill permettant de connaître l’état de la livraison des médicaments,
- Livongo, spécialiste du suivi des maladies chroniques, propose à ses patients le suivi de leur taux de glycémie et fournit des conseils afin d’améliorer leur confort de vie au quotidien,
- Swedish Health Connect et Atrium Health proposent enfin des skills permettant de localiser le centre médical d’urgence le plus proche de chez soi dans neuf états.
Une trentaine d’autres projets seraient sur le point de voir le jour, certains allant visiblement encore plus loin et proposant de suivre, par exemple, des constantes mesurées par des objets connectés telles que la tension artérielle, le suivi du rythme cardiaque, etc… Des métriques que peuvent aujourd’hui relever nombre de bracelets ou montres connectés. D’un application mobile à Alexa, il n’y a en effet qu’un pas et on imagine bien que pas mal de fabricants finiront à terme par nous proposer des skills.
Mais si Amazon a reçu la certification nécessaire outre-Atlantique, qu’en est-il en France?
Bientôt des skills médicales sur la version française d’Alexa?
Pour l’instant, rien ne filtre à ce sujet du côté d’Amazon… Néanmoins, Amazon Web Services a obtenu en mars dernier une certification d’hébergeur de données de santé en France.
« La certification HDS vise à renforcer la sécurité et la protection des données personnelles sur la santé. L’obtention de cette certification démontre qu’AWS fournit un cadre pour les mesures techniques et de gouvernance visant à sécuriser et à protéger les données personnelles sur la santé, régi par le droit français » annonce en effet AWS sur son blog.
Le Monde Informatique relève que cette certification n’est que partielle et n’autorise pas AWS à traiter pas, pour l’heure, toutes les données de santé. En effet, comme l’indique l’agence française de la santé numérique, le certificat HDS obtenu par AWS couvre 5 activités sur 6, excluant ainsi celle concernant « l’administration et l’exploitation du système d’information contenant les données de santé ».
Néanmoins, il s’agit d’une certification importante pour Amazon Web Services, puisque les entreprises gérant ce type de données pourront désormais devenir leurs clientes et héberger ces données sur ses serveurs en tout quiétude. Un premier pas vers une homologation d’Alexa que le géant du web ne manquera probablement pas de solliciter dans les mois ou années à venir…
Mais qu’en pensez-vous? Seriez-vous prêt à confier ce type de données hautement personnelles à votre assistante vocale? N’hésitez pas à réagir en commentaire…
Merci pour cette article vraiment intéressant. De beaux horizons pour Alexa.
Je trouve l’idée très bien. Ça peut être hyper pratique mais il faudrait vraiment être bien sûr que nos données sont parfaitement sécurisées et inutilisables pour un traitement même anonyme par Amazon.
C’est justement l’enjeu des certifications HIPPA aux États-Unis ou HDS en France : s’assurer que les hébergeurs de ces données, ici Amazon, respectent bien cette confidentialité et n’en font pas commerce.