Alors que les nouveautés Google Assistant se font rares ces derniers mois et que les utilisateurs de Google Home en France n’ont de cesse de se plaindre de régressions de leur assistant vocal, voici un nouveau rétropédalage de Mountain View qui a tout récemment dévoilé son intention de stopper les paiements vocaux en Europe… En cause ? La législation européenne.
Google stoppe les paiements vocaux en Europe
Disponibles depuis quelques années déjà, les paiements avec l’Assistant Google via Google Pay vivent leurs dernières heures en Europe. Évoquant de nouvelles réglementations, Google a en effet envoyé la semaine dernière un e-mail en développeurs d’Actions Google les informant de la non-disponibilité à venir de la fonctionnalité dans pas moins de huit pays européens.
« En raison de nouvelles exigences réglementaires, les fonctionnalités de transaction pour les actions conversationnelles ne seront plus disponibles dans les pays suivants après le 1er mai 2022 : Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Espagne, Suède » explique Google avant de préciser que « les actions avec transactions continueront de fonctionner dans tous les paramètres régionaux pris en charge après le 1er mai. »
Une législation européen trop protectrice des consommateurs ?
Si Google ne s’exprime pas sur le sujet, la question de savoir pourquoi le géant américain retire cette fonctionnalité pourtant fort pratique ne fait guère de doute. C’est en effet probablement en raison de la nouvelle législation européenne sur les marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) dont le texte a été finalisé dans la nuit de jeudi à vendredi 25 mars par les institutions européennes qui entend imposer aux GAFAM – Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft – une série d’obligations et d’interdictions permettant d’endiguer leurs pratiques trop souvent anti-concurrentielles. Un texte qui ne vise néanmoins pas que ces derniers, mais plus globalement les plateformes qui comptent au moins 45 millions d’utilisateurs en Europe, et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7 milliards d’euros sur le continent.
« Le DMA n’est pas qu’une régulation du numérique, c’est une régulation de notre espace économique et démocratique » a déclaré Cédric O, le secrétaire d’État français au Numérique, soulignant « un pas historique ». Une avancée pas vraiment du goût du CCIA, le lobby des grandes entreprises du numérique, qui s’est inquiété vendredi dans un communiqué de possibles « conséquences inattendues importantes qui pourraient nuire aux consommateurs et aux utilisateurs professionnels des services de plateformes en Europe ».
Le DMA, qui prévoit de fortes amendes pouvant aller jusqu’à 20% du chiffre d’affaires mondial, devrait entrer en vigueur en janvier 2023.