Amazon avait déposé à l’USPTO, en mars 2017, une demande de brevet un peu particulière pour son assistante vocale : la détection d’éventuelles maladies chez l’utilisateur par reconnaissance vocale. L’idée est d’utiliser la reconnaissance vocale pour détecter chez son utilisateur une maladie et proposer des médicaments ou remèdes de grand-mère. Mais que peut bien cacher ce brevet accordé mardi par les instances américaines et intitulé « détermination vocale des caractéristiques physiques et émotionnelles des utilisateurs »?
Analyser la voix pour détecter d’éventuelles maladies
Le brevet déposé par Amazon décrit un assistant vocal capable de détecter des changements dans la voix de son utilisateur. « Par exemple, les affections physiques telles que les maux de gorge et la toux peuvent être déterminées au moins en partie par la voix de l’utilisateur, et un état émotionnel excité ou triste peut être déterminé au moins en partie sur la voix d’un utilisateur », indique la description du brevet. Ainsi, « une toux, un reniflement ou des pleurs, peuvent indiquer que l’utilisateur a une anomalie physique ou émotionnelle spécifique ».
Au fond, rien de bien surprenant et il n’est pas bien difficile d’imaginer que cette possibilité n’appartienne plus uniquement à la science-fiction. Reste à savoir quel est l’intérêt pour Amazon?
Proposer des contenus adaptés à cet état fébrile
En détectant des conditions physiques ou émotionnelles « anormales », Amazon pourrait mieux cibler ses annonces et, par exemple, proposer à une personne malade d’acheter des médicaments contre le rhume. « Une condition physique et / ou émotionnelle de l’utilisateur peut faciliter la possibilité de fournir à l’utilisateur un contenu audio très ciblé, tel que des publicités ou des promotions audio », précise en effet le brevet. Si Alexa détermine que vous êtes enroué, que votre gorge semble irritée ou que vous avez de la toux, elle pourrait par exemple « communiquer avec le (s) serveur (s) de contenu audio » et sélectionner une annonce appropriée. Des suggestions d’achat ou annonces pourraient ainsi apparaître dans votre navigateur web, dans votre boîte mail, ou dans votre application Alexa.
Mais Amazon pourrait aller encore plus loin en rendant Alexa force de proposition. « Par exemple, certains contenus, tels que les antitussifs ou les médicaments contre la grippe, peuvent être destinés aux utilisateurs qui ont mal à la gorge », indique le brevet. Alexa pourrait donc vous proposer : « souhaitez-vous commander des pastilles contre la toux et être livré dans moins d’une heure ? ». Une fois la commande passée, l’assistant vocal serait même en mesure d’« ajouter un message à la confirmation audio, comme par exemple “soignez-vous bien” ».
Détecter l’état émotionnel de l’utilisateur
Outre la détection d’éventuelles maladies de type ORL, Amazon évoque également dans son brevet une analyse possible de l’état émotionnel grâce à un « algorithme de traitement de la voix » capable de détecter « le bonheur, la joie, la colère, la peine, la tristesse, la peur, le dégoût, l’ennui, le stress ou d’autres états émotionnels ». Pour y parvenir, les analyses seraient « basées au moins en partie sur une analyse de la tonalité, des impulsions, de la sonorité et / ou de l’harmonie de la voix d’un utilisateur, déterminée à partir du traitement des données vocales ». Le système appliquerait ensuite des étiquettes à chaque caractéristique physique ou émotionnelle, et les associerait à « un fichier de données » à même de « déterminer le contenu à présenter à l’utilisateur ».
Le système de détection des émotions serait adapté à chaque utilisateur, déterminant son « état par défaut ou état normal / de base » afin de détecter les changements indiquant que « l’état émotionnel de l’utilisateur est anormal », indique par ailleurs le surprenant brevet qui précise en outre que cette technologie serait capable de déterminer l’état émotionnel de « n’importe quel utilisateur », qu’il utilise ou non ce périphérique de manière habituelle, bien que soit plus précise et adaptée avec un utilisateur spécifique qu’Alexa a l’habitude de scruter…
Outre l’analyse de vos états physiques ou émotionnels, le brevet d’Amazon indique enfin que le système prend en compte l’historique de navigation et d’achat de l’utilisateur : « des modes de réalisation de la divulgation peuvent utiliser des caractéristiques physiques et / ou émotionnelles d’un utilisateur combinées à des critères de ciblage comportemental (par exemple, historique de navigation, nombre de clics, historique d’achats, etc.) et / ou à des critères de ciblage contextuels (par exemple, mots clés, types de page, métadonnées de placement, etc.) pour déterminer et sélectionner le contenu susceptible d’être pertinent pour la présentation à un utilisateur ».
Rassurant, n’est-ce pas?
- Source : brevet déposé par Amazon à l’USPTO
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