Sans surprise, Amazon Web Services (AWS) a profité de son événement re:Invent 2023 pour présenter ses avancées en matière d’intelligence artificielle à destination des professionnels. Parmi elles, le tout nouveau chatbot Amazon Q a tout particulièrement attiré notre attention car il témoigne des progrès de la firme de Seattle en matière d’IA générative. Des avancées qui devraient profiter à la nouvelle IA d’Alexa qui devrait être disponible dès 2024.
Amazon Q : un assistant professionnel
A l’instar de ChatGPT ou Bard, Amazon Q est un chatbot génératif alimenté par l’intelligence artificielle. Proposé par AWS, la filiale cloud du géant du e-commerce, il est évidemment conçu spécifiquement pour le monde professionnel, mais pourrait bien profiter à la nouvelle IA d’Alexa, les activités d’Amazon en la matière étant désormais regroupées et chapeautés par Rohit Prasad, qui a longtemps œuvré pour l’assistante vocale.
Amazon Q peut engager des conversations, résoudre des problèmes, créer du contenu, ou encore aider à la prise de décisions en se basant sur les données internes d’une entreprise, ses référentiels et ses bases de code. “Lorsque vous discutez avec Amazon Q, il fournit des informations et des conseils immédiats et pertinents pour faciliter les tâches, accélérer la prise de décision et stimuler la créativité et l’innovation au travail”, explique AWS sur la page de présentation de Q.
Plus qu’un concurrent de ChatGPT ou Bard, Amazon Q est surtout une réponse à Copilot (basé sur GPT-4) que Microsoft vient de déployer sur son cloud Azure, son principal concurrent, mais également sur Microsoft 365 et Windows 11. Comme lui, Q est capable de résumer des documents, de répondre à des questions et de créer du contenu en se basant sur les référentiels de l’entreprise. Il peut se connecter à plus de 40 applications parmi les plus utilisées en entreprise : Salesforce, Google Drive, Gmail, Microsoft 365, ServiceNow, Slack, Atlassian, ou encore Zendesk… Et bien entendu aux services cloud d’AWS tels que S3.
Une boîte à outils composée de plusieurs IA
A la différence de ses principaux concurrents, Amazon Q ne fait pas appel à un seul grand modèle d’IA mais utilise Amazon Bedrock, un service qui propose un large choix de modèles de fondation (FM) très performants tels que Titan d’Amazon ou Jurrassic-2 d’AI21 Labs, ainsi que de grands modèles de langage (LLM) comme Llama 2 de Meta ou Claude 2.1 d’Anthropic. Il peut aussi générer des images grâce à Stable Diffusion, et plus encore.
Un chatbot génératif sécurisé
On le sait, l’utilisation d’un chatbot tel que ChatGPT présente un risque en entreprise, mais AWS nous promet que ça n’est pas le cas avec Q : « si un utilisateur n’est pas autorisé à accéder à certaines données sans Q, il ne pourra pas y accéder avec Amazon Q non plus. » L’entreprise a en effet prévu des garde-fous pour empêcher la fuite de données et des mécanismes de contrôle permettent de superviser les réponses. Concrètement, les administrateurs peuvent facilement bloquer certains sujets et filtrer les résultats à l’aide de mots-clés.
Et Alexa dans tout ça ?
Vous allez nous dire que c’est bien beau tout ça, mais que ça ne concerne pas vraiment nos maisons connectées à Alexa ? Ça n’est pas complètement faux, mais notre assistante vocale favorite devrait tout de même bénéficier de ces avancées en matière d’intelligence artificielle. En effet, vous l’ignorez peut-être, mais Andy Jassy a promu cet été Rohit Prasad, scientifique en chef pour Alexa depuis de nombreuses années, à la tête d’une équipe travaillant sur les modèles d’IA les plus ambitieux de l’entreprise. Cette équipe, qui lui rend directement, aurait pour but de chapeauter l’ensemble des activités en intelligence artificielle d’Amazon. Une transversalité qui devrait permettre à Alexa de bénéficier des avancées d’AWS, et vice versa. Affaire à suivre !
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